Les constructeurs automobiles généraux, comme Volkswagen, Ford, Renault, PSA (Peugeot-Citroën), ou encore Mercedes, vendent leurs voitures aux quatre coins du monde. Ainsi, ils sont devenus en un siècle les leaders de la fabrication automobile. À l’origine, tous les véhicules étaient fabriqués dans le pays d’origine de la marque. En France pour PSA, aux USA pour Ford, le Japon voyait ses deux géants Toyota et Honda sortir leurs modèles depuis le sol national et les exporter dans le reste du monde.
Une automobile est restée très longtemps inaccessible dans de nombreux pays en voies de développement, notamment en Chine, Asie du Sud-est et surtout l’Afrique. Seule une minorité de personnes dans ces régions possédaient des voitures, ou les entreprises. Avec l’essor de la Chine, de l’Asie en général, et même un développement accru en Afrique, les constructeurs ont vue de vaste marché quasi-vierge s’ouvrir devant eux.
Implanter une usine sur place, travailler avec des assembleurs locaux
Fabriquer et exporter vers ces pays auraient été faisables, mais le coût d’achat sur place aurait freiné les acheteurs. Deuxièmement, ces pays avaient besoin de faire venir des usines sur place pour donner du travail à la population et ainsi poursuivre leur progression sur les marchés économique. Pour les grands constructeurs l’avantage de délocaliser, c’était de s’offrir le marché local à moindre coût en n’augmentant pas les chaînes de production en Europe, au Japon ou en Amérique du Nord. Ainsi dans le courant des années 90 et début 2000 de nombreux « constructeurs sous licence » sont apparues en Chine, au Viêtnam, et même en Corée du Nord. En Iran ou en Turquie, ce principe existe depuis le milieu des années 60.
Les « constructeurs sous licence » ne sont pas uniquement basés dans les pays ou le marché de l’automobile est en plein boum. La Finlande, via son constructeur Valmet Automotive, fabrique des Saab depuis les années 60, mais aussi des Talbot dans les années 80, et aussi des Porsches Cayman S. Actuellement Valmet produit les Mercedes-Benz A-Class depuis 2013 et Mercedes-Benz GLC-Class à partir de 2017 pour le compte du constructeur allemand.
Pour le marché iranien et d’Asie centrale, PSA a signé un accord avec Iran Khodro ou les Turcs de chez Karsan. Ainsi, Iran Khodro produit la Peugeot 206 sous le nom de Runna ou encore la 405 rebaptisée Arisun pour la région. Renault travail également avec ce constructeur pour produire sur place des Logan sous le nom de Renault Tondar 90. Iran Khodro est associé à Saipan un autre constructeur Iranien pour la licence Renault. Karsan lui produit aussi bien pour PSA, que pour les Italiens de FIAT ou le Coréens Hyundai.
En Asie, Mekong Auto Corporation, basée à Hô-Chi-Minh-Ville au Viêtnam, a signé des accords avec FIAT et le Sud-Coréen SsangYong. Les voitures des deux marques sortent ainsi des usines Vietnamienne pour conquérir de nouveaux conducteurs dans cette région du monde ouverte à l’économie de marché depuis la fin de la guerre froide. Renault a signé un accord similaire en Inde avec Mahindra pour la production de la Logan bien que le marché indien reste pour le moment faible.
Mais le plus gros marché pour les géants de l’automobile est sans aucun doute la Chine. Ce pays à vue de nombreux constructeurs émerger pour produire les modèles phare des grandes marques, comme Shanghai Automotive Industry Corporation (SAIC), mais aussi FAW ou bien Dongfeng Motors. Ces constructeurs sont détenus par l’état chinois, des investisseurs chinois privés et en parti par les grandes marques seul moyens pour elles de vendre au pays du matin calme.
Plus étonnant encore, Pyonghwa Motors est le premier constructeur automobile Nord-Coréen. Le pays le plus fermé du monde à fondé sa première usine automobile en 2000 grâce au soutien des Sud-Coréen de l’Église de l’unification Sun Myung Moon, qui milite pour la paix dans la péninsule Coréenne. Le constructeur de Corée du Nord fabrique dans la ville de Namp’o des modèles de Mercedes-Benz Classe E sous le nom Chairman, mais également des FIAT et Toyota.
Parfois, cela pose quelques problèmes aux grands constructeurs
Ce modèle économique est aussi valable pour les équipementiers, les constructeurs faisant fabriquer par des équipementiers locaux les pièces détacher de leur véhicules. Mercedes, Toyota, Renault-Nissan, PSA et d’autres se sont ainsi taillé des parts de marché conséquent pendant que le marché automobile en occident ou au japon tendait à ralentir. Ce système, bénéfique pour les deux parties, s’accompagne en revanche d’un phénomène courant, le vol de technologie. Les constructeurs Chinois ont ainsi très vite sorti leur propre modèle destiné à l’export et qui était souvent des copies conformes de grande marque, mais à prix très bas. La sécurité n’étant en revanche pas au rendez-vous sur la copie hors-licence.
Pour éviter ces désagréments, Renault-Nissan a par exemple préféré monter , Renault Tanger Méditerranée, qui fabrique les modèles du groupe pour l’Afrique du Nord. À noter aussi que l’alliance franco-japonaise en profite pour délocaliser à moindre coût une partie de sa production française ou japonaise dans cette filiale. Renault a fait de même pour le marché sud-américain avec Renault do Brasil dans son usine à Curitiba, imité par plusieurs constructeurs. Pour le marché brésilien, les modèles sont tous à l’Éthanol et non essence, « bio-carburant » très utilisé dans la région, mais décrié pour sa déforestation massive.